Qualité de vie au travail: bonnes pratiques en restauration collective
Si la qualité de vie au travail a tendance à gagner du terrain en entreprise, les métiers de bouche en France restent parfois perçus comme des milieux durs ou l’autorité règne en maître. Pourtant, l’excellence passe aussi par la motivation et le bien-être, et la restauration collective n’est pas en reste.
Dans cet article, nous essaierons de comprendre les enjeux de la Q.V.T appliquée à la restauration collective, puis nous vous ferons découvrir un outil très efficace pour améliorer le bien-être et la performance de vos équipes !
Qualité de Vie au Travail: définition
La qualité de vie au travail (QVT) désigne l’ensemble des actions destinées à améliorer les conditions de travail et le bien-être des collaborateurs de manière à renforcer la performance globale d’une organisation.
Si le concept n’est pas nouveau – le terme était déjà employé dans les années 70 ! – il connaît une popularité sans précédent depuis une bonne décennie. En cause: les tensions permanentes créées par un capitalisme financier obnubilé par les rendements.
Aussi, depuis quelques années, les entreprises prennent cet aspect extrêmement au sérieux et l’intègrent complètement à leur fonction RH.
Par ailleurs, la loi Santé au Travail est venue renforcer l’obligation pour les entreprises d’intégrer la négociation de la Q.V.T. avec les organisations salariales.
Enfin, au-delà de la dimension philanthropique et des obligations légales, il est assez évident qu’une équipe soudée et motivée sera plus performante !
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Vie au travail et mal être en France
Pour la plupart d’entre nous, l’activité professionnelle n’est pas un simple moyen de subsistance. À une époque qui prône l’épanouissement personnel, de nombreux salariés attendent de leur profession et de leur entreprise qu’elles leur apportent équilibre et bien-être. Et quand ce n’est pas le cas, les collaborateurs peuvent rapidement en tirer de vraies souffrances psychiques.
Le mal être peut alors se manifester par des phénomènes de fatigue, de stress, et parfois de burn out. Les causes peuvent être internes, par exemple lorsqu’elles sont liées à de mauvaises pratiques managériales, ou externes, lorsque la conjoncture s’en mêle.
Le Covid a par exemple pesé lourdement sur la santé des collaborateurs français, puisque près d’un salarié sur deux se serait arrêté en 2019. Le Point révélait alors que la restauration faisait partie des secteurs les plus touchés par cette réalité.
Dans ce contexte, il est vital pour les responsables de mettre en place des outils de motivation, de faire vivre l’esprit d’équipe, et de se mobiliser pour que l’humain reste une préoccupation essentielle de l’entreprise.
État des lieux en restauration collective
Excellence française et idées reçues
L’art culinaire français jouit d’une réputation exceptionnelle à l’étranger. Et souvent, c’est à l’autorité et à la sévérité qu’on associe l’excellence tricolore.
Pourtant, aucune étude sérieuse n’établit de lien entre excessive discipline et qualité de restauration. S’il est évident qu’une cuisine doit être bien tenue, il n’y a pas de raison que les collaborateurs en restauration ne bénéficient pas des mêmes marques de respect et autres formes de motivation qui prévalent dans tout secteur économique.
Les métiers de la restauration ont du mal à convaincre
Il est parfois reproché à ce secteur de proposer des missions répétitives ou physiquement éprouvantes. On constate d’ailleurs des difficultés de recrutement persistantes, de nombreux français se détournant des métiers manuels.
La restauration collective publique est particulièrement touchée, puisqu’à ces constats s’ajoute parfois la difficulté à s’aligner sur les revendications salariales des recrues. Le secteur connaît pourtant un certain nombre d’évolutions très positives, et le métier se rapproche de plus en plus de ses ambitions de qualité et d’authenticité.
Seulement voilà, la passion ne fait pas tout: pour que vos collaborateurs aient envie de se lever le matin, c’est à vous, managers, qu’il incombe de mettre en place les outils nécessaires.
Pourquoi entreprendre une démarche Q.V.T. ?
Entreprendre une démarche QVT répond à différentes objectifs et aspirations:
- La quête de sens.
- Le besoin de motivation et de reconnaissance.
- Le désir de s’engager.
- La prévention des risques liés au métier.
- La santé psychique des salariés.
- L’accompagnement des équipes au changement.
Adapter les objectifs Q.V.T. à la restauration collective
Lors de notre accompagnement des établissements de restauration collective, nous faisons la promotion de certaines valeurs dans lesquelles nous croyons:
- Rendre les salariés heureux au travail pour améliorer les résultats de l’équipe.
- Favoriser l’enthousiasme pour augmenter le participatif, le collaboratif et le créatif.
- Améliorer l’estime de soi pour augmenter le sentiment d’appartenance à une équipe.
- Valoriser la performance de l’équipe plus que celle de l’individu.
Les leviers indispensables
Donner du sens
C’est une aspiration profonde des collaborateurs, qui gagnent à se sentir utiles et à réaliser l’importance de leur engagement dans la structure.
Comme indiqué plus haut, la restauration collective peut parfois cantonner les collaborateurs à des tâches ingrates. Votre rôle, en tant que manager, est de permettre au salarié de percevoir en quoi ces opérations sont nécessaires et importantes. Essayez par ailleurs de responsabiliser et d’impliquer chacune de vos ressources dans des opérations variées et qui peuvent signifier quelque chose pour elles.
Dialoguer
La verticalité des organisations n’a plus le vent en poupe. Exit les organisations en silos dans lesquelles les opérateurs n’ont pas leur mot à dire.
La performance passe par l’expertise et l’expérience, et ici c’est le terrain qui parle. Il est donc vital de faire circuler l’information. Par ailleurs, les collaborateurs accroissent leur confiance en eux lorsqu’ils se sentent écoutés.
Favoriser la flexibilité
Un chef doit savoir s’adapter ! La restauration collective est particulièrement concernée par ce point du fait du nombre de convives parfois difficile à estimer, mais aussi par un contexte marqué par les produits en rupture et l’inflation.
Par ailleurs, la polyvalence permet le plus souvent de se tirer de situations complexes, comme les absences imprévues.
Promouvoir l’intelligence collective
La collaboration et l’échange sont des vecteurs d’efficacité, surtout face à des situations inattendues !
Évitez donc de vous retrouver avec des agents isolés qui ne coopèrent plus, proscrivez les organisations figées sans aucune prise d’initiative possible, et laissez la place à l’organisation et au bon sens collectif.
Développer la bienveillance et la convivialité
La performance passe par l’esprit d’équipe, et celui-ci est largement lié à la capacité d’ouverture et d’inclusion de vos collaborateurs.
Soyez exemplaire en tant que responsable d’équipe: la bienveillance est une source d’énergie considérable pour vos équipes, qui vous le rendront bien !
Les facteurs de réussite d’une démarche Q.V.T
Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est important de respecter certains points cruciaux, que l’on a appris avec l’expérience:
- La démarche Q.V.T. doit impérativement être portée par la direction et le management.
- Faire adopter la démarche par l’ensemble du collectif.
- Identifier les facteurs internes et externes susceptibles d’impacter ce projet.
- Revoir les pratiques du management et du pilotage d’activité.
- Garantir un dialogue social de qualité.
Les points indicateurs bien-être (PIB): une méthode d’évaluation efficace
Évaluer son P.I.B.
Évaluer l’activité d’un restaurant passe par l’identification des dysfonctionnements au sein des équipes. Leur quotidien doit être pris en compte, et l’analyse doit révéler les souffrances qui pèsent sur les collaborateurs.
De manière générale, le mal-être, le stress ou encore la fatigue chronique sont souvent liés à une mauvaise anticipation. Ces phénomènes aboutissent le plus souvent à l’absentéisme, et mènent donc à une réelle perte d’efficacité pour le collectif, et donc pour l’’établissement.
Quels critères P.I.B. utiliser ?
- L’absentéisme est ainsi lui-même un facteur qui génère du stress pour les collaborateurs, et en général pour tous les acteurs de la restauration.
- La capacité rapide de remplacement et d’adaptation aux situations imprévues est donc un point central.
- La redistribution du travail est également un enjeu, car elle peut à son tour générer de la fatigue et du stress si elle est mal gérée.
- Le nombre de formations demandées ainsi que le nombre de stages réellement effectués sont des indicateurs pertinents pour mesurer le degré de motivation des collaborateurs.
- Il convient de proposer des pistes supplémentaires pour compenser les absences prévisibles ou impromptues
- Qui dit conditions de travail optimales dit organisation du travail planifiée et formalisée ! Ainsi, les procédures de travail, telles que les fiches techniques, sont indispensables.
- Enfin, l’implication des collaborateurs dans l’échange est vital, notamment à travers la réalisation de réunions favorisant l’échange, l’amélioration ou encore la médiation.
Indicateurs P.I.B. à prendre en compte
Nous utilisons généralement 3 familles et 8 critères:
- Le P.I.B. production:
- Nb de jours / an absences.
- Nb de jours / an remplacement.
- Productivité par heures payées (nb H restauration / nb repas).
- Le P.I.B. formation:
- Nb jours de formation demandés / an.
- Nb jours de formation réalisés.
- Le P.I.B organisation:
- Organisation alternative en mode dégradée.
- Fiches techniques et procédures de travail.
- Réunions internes d’échanges, d’amélioration ou de médiations.
Assistance dans la conduite du P.I.B.
Pour obtenir de l’aide sur la mise en place de cet outil d’évaluation et l’interprétation des résultats qu’il produit, n’hésitez pas à nous contacter: OptiMarché est le bras droit de milliers d’établissements de restaurations collectives français. Nous vous aidons au quotidien dans la mise en place des meilleures pratiques d’achat, de management et de gestion de la restauration.